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Whitehall, 13 août 1755.

« Monsieur,

« Quel que soit le sens attribué par les Français au mot pardonné, dans le quatrième article de la capitulation accordée au commandant et à la garnison de Beauséjour, — votre lettre du 28 juin porte que vous avez donné au colonel Monckton l’ordre de chasser hors du pays, en tout état de cause, les habitants français désertés. Or, ce que vous voulez dire par là n’apparaît pas clairement. Voulez-vous parler de tous les habitants de la péninsule, dont le nombre se chiffre dans les milliers ? ou bien de ceux qui étaient établis dans les cinq ou six villages avoisinant Beauséjour, et comprenant 800 familles[1], ainsi que vous l’avez marqué dans votre état des forts français et anglais, qui nous a été transmis dans une lettre du gouverneur Shirley, en date du 8 décembre dernier[2] ? ou, enfin, voulez-vous parler seulement de ceux des habitants qui se trouvaient dans Beauséjour, lors de l’évacuation de ce Fort par la garnison ? Le sens de votre lettre semble être que c’est plutôt de ces derniers qu’il s’agit, puisque vous ajoutez : Si M. Monckton a besoin de l’aide des habitants français désertés pour mettre les troupes à couvert, vu que les baraquements du fort français ont été démolis, il lui est loisible d’en tirer tous les services qu’il leur est possible de rendre.

  1. Le document original porte 8000 familles. Akins met justement en note la rectification de 890.
  2. Cf. Nova Scotia Doc. (Akins.) P. 384 et seq. Shirley to sir Thomas Robinson, etc. — À la page 402 et seq. de la même compilation, il y a une pièce intitulée : Remarks relative to the return of the Forces in Nova Scotia, 30th March 1755, qui semble bien être cet état des forts français et anglais dont il est parlé ici. La pièce couvre 5 pages.