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Immédiatement après la déportation, Lawrence s’était adressé à Shirley à l’effet d’en obtenir des colons. Et c’est probablement cette demande qui fait la base de l’affirmation de Parkman. Seulement, — détail insignifiant pour lui — Parkman la dénature en l’appliquant aux soldats du Massachusetts enrôlés sous les ordres de Winslow. Quelle fut la réponse de Shirley : « … Dans votre lettre du 4 janvier, vous soumettez à ma considération deux points, à savoir : 1o le repeuplement des terres devenues vacantes en Nouvelle-Écosse par la déportation de ceux qu’on appelait les Français neutres, en y transplantant de bons sujets protestants pris sur le continent (je suppose que vous voulez parler de l’Amérique du Nord ;) 2o la fortification de la Rivière St-Jean dans la Baie de Fundy.

« Quant au premier de ces deux points, il me semble bien difficile de l’exécuter, à raison de l’état présent des hostilités dans l’Amérique du Nord, spécialement en ce qui regarde Chignectou, localité si éloignée d’Halifax, et exposée à des attaques soudaines de la part du Canada, de l’Île St-Jean, du Cap Breton. La constitution actuelle du gouvernement de la Province… sera, je crois, un obstacle… à la colonisation par de bons sujets protestants venus de ce continent, et particulièrement par des protestants de Nouvelle Angleterre, régis par une Charte ; les habitants de ces régions aiment à se dire en effet qu’ils sont gouvernés, non seulement par des assemblées générales formées d’un gouverneur, d’un conseil, et d’une chambre des Représentants, mais aussi par des chartes.

« Tout ce qui me paraît pouvoir être fait à présent en vue d’attirer des colons de ce continent sur les terres laissées vacantes en Nouvelle-Écosse, est de rendre publiques les