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au Pays d’Évangéline[1], non qu’il ait été exceptionnel, mais parce que la famille à laquelle il se rapporte avait acquis une certaine importance qui la mettait plus en relief que d’autres :


« Au nombre de ces fugitifs était un jeune homme âgé de dix-huit ans, nommé Étienne Hébert, enlevé de la paroisse de la Grand-Pré, où il habitait le vallon du Petit Ruisseau, dans la concession dite des Héberts. Séparé de ses frères qui avaient été jetés, l’un dans le Massachusetts, l’autre dans le Maryland, et le troisième dans un autre endroit, tandis que lui-même, débarqué à Philadelphie, avait été mis au service d’un officier de l’armée, il n’eût pas de repos qu’il n’eût rejoint ses frères, qu’il croyait rendus au Canada. Frustré dans ses espérances à son arrivée, mais non découragé, il se fit concéder des terres (à St-Grégoire)[2] dans la seigneurie de Bécancourt, et repartit en hiver, monté sur des raquettes. Après bien des recherches, il eût la joie de les ramener tous les trois : l’un était à Worcester, l’autre à Baltimore, et le troisième dans un village dont le nom a été oublié. Les quatre frères s’établirent, voisins l’un de l’autre, à St-Grégoire, où ils ne tardèrent pas à prospérer[3]. » Casgrain ajoute que Étienne Hébert, apprenant plus tard qu’une de ses voisines de la Grand-Prée, Josephte

  1. Le M S. original — fol. 740 C. — porte : Voyage
  2. Mots ajoutés par Richard.
  3. Le MS. original — fol. 740 D. porte le renvoi suivant : « Ils revinrent ensemble en suivant les rivières Kennebec et Chaudière jusqu’à Québec. Celui des quatre qui est notre aïeul (Honoré) fut retrouvé à Boston. Il eut les pieds gelés dans le trajet. »