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composaient, croyons-nous, de la fine fleur de la colonie du Massachusetts ; et l’expédition pour laquelle on les avait levés avait été entreprise comme une croisade contre le papisme. Si nous nous autorisions de la déclaration de cet amiral, faite délibérément à un personnage tel que le Duc de Newcastle, Secrétaire d’État et chef du gouvernement anglais, pour conclure à la malpropreté, à la dégradation physique et morale des soldats en question, et par extension, à la malpropreté de toute la population de la Nouvelle-Angleterre, nous ferions exactement ce que Parkman a fait à l’égard des Acadiens, avec cette différence importante toutefois que notre imagination n’inspirerait pas notre jugement, lequel ne serait pas non plus basé sur une source obscure, sans poids et sans autorité. Mais comme nous n’écrivons pas dans l’intention de couvrir de boue qui que ce soit, nous n’hésitons pas à dire, avant tout examen des faits, et sans nous demander quelle était la valeur personnelle de cet amiral, et quels motifs le faisaient parler ainsi, que nous faisons bien peu de cas de ses accusations, pourtant si nettement définies. Il nous semble probable que son jugement était influencé soit par le spleen ou le dépit, soit par son tempérament acariâtre qui froissait les allures indépendantes des troupes américaines. Parkman, qui dans ses courses à travers le continent a ramassé bien des choses, n’a pas, que nous sachions, cueilli celle-ci.

Haliburton aussi avait lu Raynal ; de plus, il avait sur Parkman l’avantage de vivre auprès des Acadiens. Lors-

    celui-ci avait été mal impressionné, dès son arrivée, et que sa santé mauvaise n’avait pas peu contribué à lui faire voir tout en noir. C’est le 22 mai 1746 que l’amiral arriva à Louisbourg. Cf. Can. Arch. (1894) 1746. Louisbourg, July 8th, et toute la suite de sa correspondance.