Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Haliburton pesait bien ses paroles quand il disait que la disparition des documents ne pouvait être attribuée qu’à la honte. C’était également pour la même raison que l’on avait enlevé aux Acadiens leurs archives, un mois avant leur arrestation.

C’était parce que les Acadiens avaient poussé la soumission jusqu’à un point inouï et déplorable, que leur déportation fût résolue, et qu’elle fût exécutée avec un succès qui autrement resterait inexplicable[1]



    mots apprenti-peintre sont dits de Lawrence dans Lawrence’s character. Mais nous avons déjà vu que rien n’autorise à les prendre au sérieux. Nous ferons remarquer que la nomination de Lawrence au poste de gouverneur n’a eu lieu qu’après que la déportation eût été exécuté.

  1. Voici la phrase du MS. même folio : « C’était par ce que leur esprit de soumission était porté à un excès sans exemple et déplorable que leur déportation fût résolue, et qu’elle fût exécutée avec un succès qui serait inexplicable autrement. » Abstraction faite de la forme, et du peu de lien que cette phrase a avec ce qui précède, nous croyons que Richard énonce ici une grande vérité : à savoir que si les Acadiens se fussent soulevés en masse quand il en était encore temps, et ils en auraient eu plus que le droit, leur sort eût été tout autre. Vis-à-vis de cette phrase, le traducteur a mis en marge ceci : « Ceci ne s’accorde guère avec ce que vous dites du devoir qu’avait Lawrence de provoquer une petite révolte. » — D’accord. Une petite révolte eût été facilement réprimée, et elle eût fourni à Lawrence un semblant de motif à son crime. Mais une grande rébellion, parfaitement organisée, eût balayé sans doute les garnisons anglaises et changé la face des choses en Acadie et dans tout le Canada. Cf. aux appendices notre étude sur : La leçon de l’histoire acadienne.