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Écosse fut inséré dans l’un des journaux, pour l’information et l’instruction des habitants. Bulkeley et le juge Deschamps en prirent alarme ; cette publication fut considérée par eux comme une injure personnelle, et ils convinrent immédiatement d’y faire une réponse ou réfutation. Cette réponse fut publiée avec beaucoup d’éclat dans quelques journaux, qui me furent remis par le juge : ce dernier la considérait comme une apologie complète et satisfaisante de la Déportation. Quand Messieurs Cochran et Howe fondèrent leur revue, en 1789, comme ils ignoraient la susceptibilité de ces personnages en la matière, ils publièrent à nouveau l’article (de Raynal) considéré comme offensif. M. Bulkeley et le juge Deschamps s’en plaignirent et en furent mécontents comme d’une attaque personnelle. Ainsi que dans le cas précédent, ils décidèrent d’y répondre. J’avais conservé l’article de Raynal paru dans les journaux sus-mentionnés ; et un matin, bien avant sept heures, je fus réveillé par un serviteur qui me tendit une carte du juge Deschamps, me priant avec beaucoup d’instance, de lui remettre les journaux et les autres documents qu’il m’avait donnés relatifs au sujet. À l’aide de ces derniers fut rédigé l’article suivant, lequel, à ce que j’ai compris, fut envoyé à l’imprimerie écrit de la main de M. Bulkeley. Comme M. Cochran ne désirait pas se faire d’ennemis, (et certes sa situation dans ce temps-là ne le lui permettait pas) il fit précéder le travail de M. Bulkeley d’un paragraphe adoucissant, lequel est enclos dans la parenthèse, où sans avoir étudié la question à son mérite, il jetait du doute sur la véracité de Raynal. Je prends sur moi, après m’être donné la peine d’examiner à fond toute la question, de dire que Raynal n’a ni connu ni seulement soupçonné la dixième partie de la détresse des