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la sorte avec les colons anglais, l’on comprendra mieux ce que nous avons dit de sa tyrannie à l’égard des Acadiens. Ce document dévoile, avec beaucoup de précision, ses transactions, ses moyens d’opérer, ses complices, et même sa sollicitude à tâcher de couvrir ses fraudes. La déportation lui avait fourni le moyen de donner un champ plus vaste à ses opérations et aussi de les déguiser. Sans cela, il lui eût été difficile de convertir à son profit l’immense butin que la prise de Beauséjour avait offert à sa convoitise. Grâce à cela, il avait pu paraître affecter ce butin au ravitaillement des Acadiens captifs, quand en réalité il avait sustenté ceux-ci à même leurs propres provisions ; dans le tumulte et le désordre qu’avait entraînés la déportation, il avait pu, sans exposer ses transactions aux regards indiscrets de son entourage, utiliser, ainsi que nous le verrons plus loin, les mêmes bateaux destinés à transporter les proscrits, pour écouler dans les autres colonies le riche butin confisqué dans Beauséjour. Nous voyons encore, par ce même document, que Lawrence avait fait emprisonner, sous des prétextes spécieux. Lord Hay, dont le tort véritable avait été de dévoiler les malversations commises à l’occasion de l’érection des batteries, ou du moins de les critiquer trop librement.

En ce qui concerne plus particulièrement les Acadiens, nous avons le fait positif qu’à un seul endroit Lawence a

    après la déportation. » Cela est sans lien avec ce qui précède et ce qui suit et interrompt le cours des considérations de l’auteur sur la requête susdite. Aussi, le traducteur a-t-il mis en marge, au crayon : « cette phrase serait mieux placée à la page 653, ligne 6 ».

    Comme on a vu plus haut que ce document était en effet de 1758, il était inutile de le répéter ici.