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me contente de la copie ci-jointe d’une lettre de M. le marquis de Vaudreuil à M. Dummer gouverneur de Boston. Je ne diffère de lui qu’en une chose à quoy il me paroit essentiel de faire attention c’est que par des ménagements qui lui étoient prescrits et dont les raisons ne subsistent plus aujourd’hui à ce que je crois, il n’attaquoit les usurpations angloises que comme faites sur les terres abenakises, au lieu que j’ai cru devoir les attaquer comme faites sur le terrain françois. La première de ces tournures si on continuait à s’en servir tendroit à rendre équivoque notre droit qui me paroit incontestable, ou du moins le feroit dépendre de la nation abenakise.

Je crois donc qu’on doit persister dans la mienne sans abandonner l’autre et que si les circonstances ne permettent pas d’en tirer avantage à présent ou interrompre du moins par là la prescription en attendant quelque occurrence plus favorable. Je finis en avertissant que je ne suis pas suffisamment instruit, n’ayant actuellement presque point de livres et très peu de titres.

J’ai l’honneur d’être avec un très profond respect, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,

La Galissonière.