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les armes que ceux qui naîtraient après cette date, — proposition qu’ils seraient heureux d’accepter[1].

En effet, quelques mois auparavant, les Acadiens avaient adressé une requête au gouvernement français, dans laquelle ils priaient le Roi, comme gardien des conditions du traité d’Utrecht, d’intervenir en leur faveur auprès du Roi d’Angleterre, de demander à ce dernier un délai de trois ans pour quitter la province, ainsi que le privilège d’emporter leurs effets, et toutes les facilités nécessaires pour effectuer leur transmigration. La question avait dû être définitivement résolue entre les deux couronnes ; et ce devait être, pourraient-ils croire, pour leur en faire savoir le résultat, que Lawrence voulait les rassembler[2]. Les Acadiens pou-

  1. Il y a dans le MS. original — fol. 581, — en regard de ce passage, la note marginale suivante, au crayon : « Comment tous ces sentiments s’accordent-ils avec la crainte qu’on avait de Lawrence, avec les prévisions de malheur que mentionne Daudin ? »
  2. Richard a mis, au bas de ce folio (582) la note qui suit : « En effet, l’ambassadeur français à Londres avait soumis la requête des Acadiens au cabinet de Saint-James en mai précédent (1755), et la réponse, donnée en juin ou juillet, avait été : In regard to the three years transmigration proposed for the Acadians of the Peninsula, it would he depriving Great Britain of a very considerable numher of useful subjects, if such transmigration should extend to those who where inhabitants there at the time of the Treaty of Utrecht.» (Secretary of State to Lawrence, 13th August 1755.)

    Arrêtons-nous sur le point d’histoire soulevé ici : — Richard affirme qu’en mai précédent l’ambassadeur de France en Angleterre avait présenté au Roi une requête de la part des Acadiens à l’effet qu’il leur fut accordé un délai de 3 ans pour émigrer etc. — Or, dans sa lettre à Lawrence, le Secrétaire d’État Robinson dit bien que l’ambassadeur de France demanda pareille chose, mais il n’est pas insinué que ce fût d’après une requête envoyée par les Acadiens. Cf. Akins. P. 279. — Le fait est qu’il n’y a pas trace aux Archives de pareille requête. L’unique requête des Acadiens au Roi de France est de 1749. Nous la donnons à l’Appendice II. Il n’y est pas question d’allueurs de ce délai de trois ans. Nous croyons donc que l’auteur d’Acadie fait erreur. C’est Rameau qui l’a induit à se tromper. Rameau dit, en effet, que « sur la fin de 1754, les Aca-