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ont été rendues ; qu’ils avaient alors reçu secrètement l’intimation de réclamer leurs armes comme faisant partie de leurs biens et de leurs droits, et qu’ils s’étaient flattés que leur insolence envers le gouvernement serait appuyée, vu qu’ils avaient appris que des vaisseaux de guerre français croisaient dans la baie de Fundy ; que cette audacieuse tentative révélait ouvertement la fausseté de leur profession de fidélité au Roi ; et qu’aussitôt que la nouvelle leur était parvenue que la France leur prêterait main-forte et assistance, ils s’étaient toujours montrés disposés à insulter le gouvernement de Sa Majesté, à se joindre à ses ennemis, contrairement à leur serment de fidélité.]

« Ayant pris connaissance de ce paragraphe

« De plus, en nous demandant de remettre nos
armes, l’on n’acquiert ainsi qu’une pauvre garantie
de notre fidélité. Ce n’est pas le fait de posséder
un fusil qui pourra conduire un habitant à se
révolter, ni la confiscation de cette arme qui le rendra
plus fidèle au gouvernement ; mais c’est sa
conscience seule qui peut l’engager à garder son
serment, »

« On leur demanda quelle excuse ils auraient à alléguer à l’appui de la prétention émise dans ce paragraphe, et pour la manière indigne et méprisante dont ils agissaient envers le gouvernement, en osant lui expliquer la nature de la Fidélité, et lui prescrire en quoi consiste la garantie propre à l’assurer de leur fidélité. Il leur fut dit que leur conscience devrait, en effet, les engager à garder la fidélité en vertu de leur serment d’allégeance au Roi, et que, s’ils étaient sincères dans leur devoir à l’égard de la Couronne, ils ne craindraient pas tant de remettre leurs armes, quand c’était la volonté du Gouvernement du Roi de les leur demander pour