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son commandement du fort Lawrence, Des nos premières conversations sur les intérêts respectifs des deux couronnes dans l’Amérique Septentrionale, il me dit qu’il pouvoit occasionner ma fortune si je voulois… Il me prouva si bien que je n’aurois pas lieu de me repentir de m’être dévoilé pour ce qu’il me proposoit, que sur les assurances qu’il me donna… de me mettre dans le plus agréable bien-être… je me livrai entièrement à tout ce qu’il desiroit de moi… Ne pourrois-je donc pas à présent paroître désirer l’accomplissement des promesses qui m’ont été faites, de me procurer un état solide et avantageux ?…Représentez que j’avois un état en France, où j’ai encore du bien, que cette année la Cour m’avoit chargé des trois subdelegations de l’intendance pour Beauséjour, la Rivière et l’Isle St-Jean… Ces postes m’auroient été fort avantageux ; que je les abandonne, ainsy que tout ce que j’ai en France, où je ne dois plus penser à retourner ; que j’ai perdu l’acquisition que j’avois fait à prix d’argent auprès du fort de Beauséjour d’un très vaste terrain, de deux maisons et jardins les mieux situés ; que par la prise de ce fort j’ai encore perdu deux chevaux de prix, quantité de provisions, de meubles, linges, liardes, livres, etc.

« Il est des circonstances où il doit être permis de parler avantageusement de soi et où l’on a intérêt de se faire connoître et de rappeler les services qu’on a rendus… Ceux de l’espèce dont sont les miens, ont été "jusqu’ici également utiles et essentiels. »

« Je connois très bien tout le pouvoir de Mr. l’Amiral et les avantages que j’aurois lieu d’espérer de son illustre protection et de celle de son Excellence Mr. le Gouverneur. Ne pourrois-je pas demander l’honneur de leur recommandation auprès de Mr. le General Sherley, ainsy que des autres