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l’intermédiaire du commandant du Fort Lawrence ; il avait autorisé ce dernier à leur déclarer qu’il n’avait pas l’intention, pour le présent, de les obliger à porter les armes. Les garanties qu’offrait sa parole avaient été jugées insuffisantes.

Écrivant aux Lords du Commerce pour leur rendre compte de ces négociations, Lawrence disait :

« …Les habitants de Chignecto ont de nouveau présenté une pétition à l’effet d’être admis à reprendre possession de leurs terres, laquelle pétition a été encore une fois rejetée ; et on leur a fait savoir que, tant qu’ils ne voudraient pas se soumettre aux conditions exigées, il était inutile d’y penser. J’ai été informé privément qu’à leur retour, ils manifestèrent beaucoup de mécontentement contre le missionnaire Le Loutre et le Commandant Français, et qu’ils leur représentèrent les graves difficultés auxquelles ils se trouvaient en butte par le fait d’avoir été empêchés d’accepter les propositions des Anglais : leur mauvaise humeur, paraît-il, tourna presque à la mutinerie[1]. »

Ces informations venaient de Pichon.

Quelques mois plus tard, lorsque l’abbé Daudin fut arrêté, Pichon, écrivant au capitaine Scott, lui disait « que l’affaire Daudin faisait beaucoup de bruit à Beauséjour ; que Le Loutre avait fait un sermon violent, dans lequel il avait malmené les Anglais, et représenté aux Acadiens ce

    traits de sa correspondance avec les Lords du Commerce, cités dans un précédent chapitre, nous avons pu voir que le plan même était conçu.

    Au lieu du mot formé, que donne le texte, nous suggérerions donc le mot déclaré. Ou, si l’on tient à formé, l’on pourrait y ajouter : de façon définitive.

  1. Nova Sco. Doc. Akins. Exts. from a lett. of gov. Lawrence to Lords of Trade. Halifax. Aug. 1st 1754. — (P. 214.)