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avait eue avec Daudin, disait : « Daudin me dit qu’il avait ignoré jusqu’à lundi matin les représentations que les habitants avaient faites ; que j’avais fait un faux pas en ne le consultant pas avant de vous en donner connaissance, ajoutant que, si je lui en eusse parlé, il aurait calmé les habitants et me les aurait amenés parfaitement soumis ; qu’au lieu de cela j’avais envoyé un détachement au colonel Lauwrence, homme que les Acadiens détestaient personnellement, et dont ils haïssaient le gouvernement au point de croire qu’ils seraient toujours mal à l’aise sous son règne, étant donnée la façon cruelle dont il les avait traités quand il avait été parmi eux[1]. »

D’après ceci, il semblerait que Daudin n’avait connu qu’après coup la détermination des habitants ; qu’au contraire, il eût été prêt à se servir de son influence sur eux pour les amener à exécuter les ordres du gouvernement ; seulement, il trouvait à redire aux procédés de Murray. La dernière partie de la citation est probablement ce qui motivait l’accusation d’avoir parlé irrespectueusement des autorités. Lawrence n’était pas homme à pardonner une offense aussi personnelle[2]. »

  1. N. S. D. Akins, p. 224. Lettre de Murray à Lawrence, expédiée par l’intermédiaire du docteur Steele, et lue au conseil le 1er  octobre 1754.
  2. Pour être plus complet, nous donnons ici d’autres détails contenus dans cette même lettre de Murray : « … on monday, the Priest Daudin came to the Fort to pay me a visit, but as his insolence had been so great, I refused to see him… he then went down to Mr. Manger’s store, where be run on in a most insolent and treasonable manner, saying the bitterest things both against the government and yourself ; this, Mr. Deshamps came and related to me… Yesterday he came again to the store and sent Mr. Deschamps to me begging he might see me…to which I consented… » (C’est ici que se place la citation contenue dans le texte.) Murray continue : «  I asked him where ail the inhabitaot were that few or none came to the Fort as usual. Sir, says he, they are