Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/272

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

guère que l’on cherchât à se concilier leur affection ; et quand ils furent informés par le capitaine Murray qu’à moins de procurer du combustible à son détachement, ils seraient soumis à la contrainte militaire, ils ne furent pas lents à remarquer la différence qu’il y avait entre les contrats que le gouvernement passait avec les Anglais et les mesures coercitives employées à leur égard[1]. »

Philip H. Smith dît au sujet des mêmes ordres : « Murray commandait une poignée d’hommes au fort Édouard, (maintenant Windsor,) et, comme tant d’autres petits despotes, rempli de sa propre importance, muni d’une autorité absolue sur la vie et les propriétés, assuré que les dépositions des habitants français contre lui seraient regardées comme non-avenues, il n’était pas en peine de trouver des prétextes pour faire sentir son pouvoir. »

Pareilles mesures, comme on peut le penser, provoquèrent du mécontentement ; cependant l’on s’y soumit partout, excepté à Pisiquid ; et même là, il n’y eût pas refus d’y obéir, mais simplement délai dans leur exécution, jusqu’à ce que fut arrivée la réponse aux représentations que les habitants de cet endroit avaient adressées au gouverneur. Il semblerait que ce dernier incident n’eût dû avoir aucune importance, puisque ces gens déclaraient que si leurs raisons n’étaient pas accueillies favorablement, ils obéiraient ; et c’est là ce qu’écrivait à Lawrence Murray lui-même : « Toute cette histoire des Indiens ou des habitants prenant les armes est fausse, vu que M. Deschamps[2] m’a dit ce

  1. Ceci est le texte de Haliburton (loc. cit.) ; à l’appui de ce qu’il vient de dire, l’historien de la Nouvelle Écosse cite, au bas de la page, les deux documents reproduits plus haut.
  2. « Deschamps, later a judge of the Province, was then a clerk at Mauger’s store at Pisiquid. » — Note du MS. original — fol 457.