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delà les mers ? Y parviendraient-elles seulement ? Sûrement non !

En présence d’un tel homme, serait-il raisonnable de prendre à la lettre ses propres documents, tronqués plus tard à dessein par lui et par ses complices, en vue de justifier un acte injustifiable ? N’avons-nous pas au moins le droit d’exiger de lui qu’il produise des faits avérés et non des paroles en l’air ? Or, ainsi que nous allons le démontrer, il n’y a pas, dans tout le volume des Archives, sous l’administration de Lawrence, malgré la partialité qui a présidé à cette compilation, un seul cas de résistance imputable ou imputé aux Acadiens, dans toute l’étendue de la péninsule, et ce en dépit de provocations intolérables.

Pour mieux le prouver, nous passerons en revue les documents contenus au volume des Archives, nous arrêtant de préférence à ceux qui renferment des accusations ou des plaintes à leur adresse.


Lawrence ne fut d’abord qu’administrateur provisoire de la Province, à titre de Président du Conseil, en attendant le retour de Hopson, absent pour raison de santé. En donnant satisfaction, dans une certaine mesure, à ses administrés, et plus particulièrement à ses chefs, les Lords du Commerce, il pouvait espérer, grâce aux influences dont il disposait, recevoir bientôt, au cas où Hopson ne revînt pas, la nomination au poste de gouverneur. Celle-ci se fit attendre, mais il l’obtînt enfin, en octobre[1] de l’année suivante. Jusque-là,

  1. Le MS. original — fol. 425 — porte novembre. C’est une erreur, ainsi que nous le verrons plus loin. Cf. Can. Arch. (1894) N. S. 1754. October 14, Halifax. Lawrence to Lords of Trade. « His commission as Lieut. Governor received. » (H. 263. B. T. N. S. vol. 15.)