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cles au lieu de les aplanir. Si la dureté eût fait le fond de son caractère, il n’eût jamais pu modifier aussi sensiblement ses manières par la suite. Fortement imbu d’idées militaires, ne connaissant qu’imparfaitement la situation particulière de ses administrés, il avait cru de bonne foi qu’il était politique de procéder comme il le fit à son arrivée. Mais il eut le bon esprit de revenir de ses errements. Les conséquences cependant en avaient été trop funestes pour qu’il pût les réparer complètement. Encore qu’il ait été peut-être fort habile et qu’il ait possédé de nombreuses qualités, il n’a jamais pu, pour la raison que nous venons de dire, en donner la pleine mesure.

Pérégrine Thomas Hopson, qui lui succéda[1], avait été commandant en chef à Louisbourg ; et, lorsque cette forteresse fut remise à la France, après le traité d’Aix-la-Chapelle, il vint rejoindre Cornwallis à Halifax avec ses troupes. Nous n’hésitons pas à affirmer que Hopson fut, avec Mascarène, le plus droit, le plus humain, le plus conciliant de tous les gouverneurs de l’Acadie, depuis le traité d’Utrecht. Ses lettres, ses ordres officiels, et toutes ses actions, nous permettent de le juger ainsi, sans crainte de nous tromper. Cornwallis lui léguait à la vérité une tâche assez difficile[2] ; il n’en obtînt pas moins, et en fort peu de

  1. Can. Arch. (1894) 1752. March 11. Whitehall. Secretary of State (Holdernesse) to Lords of Trade. « Commission and instructions to be prépared for Hopson as Governor of Nova Scotia. » (H. 58. B. T. N. S. vol. 13.)

    Ibid. Halifax. Oct. 16, 1752. Hopson to Lords of Trade. « Had arrived on 24th July, landed on the 27th, and on the 3rd August, called the Council, when he took and administered the oaths. » (H. 88. B. T. N. S. vol 13.)

  2. Can. Arch., supra cit… «  He (Hopson) on his arrivai found Cornwallis distressed by the présence of the emigrants of 1750 and 1751, whom he could not settle for want of means… He (Hopson) asks that no more foreign settlers