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le Mariage caché.

voir deſcendre de ſa chaiſe, en habit de Campagne, il eſt beau comme l’amour.

Sophie.

Eſt-il venu ſeul ?

Nison.

Tout ſeul.

Sophie.

Ah ! que ſon retour me cauſe de joie… mais de grace, ſoyez prudente, il eſt important que mon ſecret ne ſoit pas découvert avant que les amis de Clairville aient diſpoſé ſon père à l’apprendre ſans colere ; mon tuteur eſt bon, il m’aime, mais ſa femme me hait, ſi elle ſoupçonnoit ſeulement la moindre intelligence entre Clairville & moi, elle préviendroit l’eſprit de ſon mari, jamais il ne nous pardonneroit. Ainſi prenez garde, prenez bien garde, qu’il ne vous échappe un ſeul mot.

Nison.

Oh ! que dites-vous là ?… reveler les ſecrets de ma bonne Maîtreſſe !… de ma chere Elève… ſuis-je donc une étourdie ? ne ſais-je pas que cette Madame de St. Aubin eſt tracaſſière, médiſante, envieuſe, … vraiment elle ſeroit capable de me queſtionner ſur vos converſations ſecrètes avec mon jeune Maître, mais c’eſt bien à moi qu’il faut s’addreſſer.

Ariette.

Jamais on ne me fait jaſer,
Car Niſon ſait ſe taire ;
Si l’on oſe vous accuſer,
Sans trahir le myſtère,