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comme l’ont compris les rédacteurs, « qu’une mauvaise récolte ou la nécessité de fournir des subsides, doive déterminer immédiatement et invariablement une demande exceptionnelle de mousseline, de quincailleries, de produits coloniaux, » car les mêmes effets se représenteraient si le pays qui acquitte le subside ou qui subit la mauvaise récolte importait une certaine quantité d’autres marchandises inférieure à celle qu’il reçoit habituellement.

Les rédacteurs disent, page 345 : « Le même genre d’erreur que nous venons de signaler se glisse dans d’autres passages du pamphlet de M. Ricardo, et surtout au début de son sujet. Il paraît croire qu’une fois les métaux précieux répartis parmi les différentes nations de la terre d’après leur richesse et leur commerce relatifs, toutes éprouvent un besoin égal de conserver le contingent qui leur est échu. Dès lors toute tentative pour les importer ou les exporter devrait disparaître jusqu’à l’exploitation d’une nouvelle mine ou d’une nouvelle banque, ou jusqu’à une révolution majeure dans la prospérité relative des peuples. » — Ils ajoutent plus loin, page 361 : « Nous avons déjà combattu l’erreur qui consiste à nier que l’existence d’une balance de commerce ou de paiement soit tout indépendante d’une exubérance ou d’une pénurie d’agents monétaires ; — erreur qui, du reste, vient de M. Ricardo, et dont le rapport est complètement dégagé. » — Mais il est un autre point sur lequel tous les auteurs de notre parti semblent d’accord. Sur ce point cependant, nous nous séparons d’eux, et penchons vers une appréciation mercantile de la question. Tout en reconnaissant que les déplacements des lingots naissent quelquefois de causes intimement liées avec le change, ils persistent à n’accorder à ces causes qu’un degré d’influence très-limité. M. Huskisson a établi que les opérations du commerce des lingots avaient presqu’entièrement leur source dans les tributs successifs que nous versent chaque année les mines du Nouveau-Monde, et qu’elles se bornaient à distribuer ces richesses parmi les différentes nations de l’Europe. Si ces expéditions cessaient à la fois, les transactions sur l’or et l’argent, considérés « comme articles de commerce extérieur, deviendraient très-rares et n’auraient qu’une durée très-passagère. »

« Dans sa réponse à M. Bosanquet, M. Ricardo a invoqué ce » passage avec une prédilection toute particulière. » Je suis à me demander maintenant en quoi cette opinion de M. Huskisson diffère de celle que j’ai émise précédemment, et que les rédacteurs se sont attachés à commenter.