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œuvres que le bon grain n’avait pas été semé dans une terre ingrate.

Après le départ de Raymond et des Croisés, l’Occitanie retentit des plaintes des amantes, des veuves et des mères. Des légions de diables, dit notre chronique, se transformèrent en messagers et furent dépêchés par elles à leurs maris, à leurs amans pour les engager à revenir sur leurs pas. Les amans renvoyèrent les courriers chargés de paroles de consolation, les maris ne voulurent même pas les entendre. Fût-ce dans la crainte de ne pouvoir résister aux sollicitations de leurs épouses ; se jugèrent-ils moins fermes que les amans ? Le Chroniqueur laisse la question indécise, nous la proposons aux dames.

Quoi qu’il en soit, le Démon voulait, par le moyen des épouses et des amantes, faire revenir les Croisés, il occasionna le départ des affligées. Admirons les voies