Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 70 )

Ce peuple, indigné, les chassa de l’église ; les plus zélés commençaient même à s’armer de pierres ; mais le baron irrité de voir des serfs maltraiter leur seigneur, sortit sa longue épée et la passa tout au travers du corps d’une demi-douzaine de révoltés. Les moines accoururent également au secours du comte : calmez-vous, disaient-ils, il partira ; la longue épée du baron les avait déjà calmés. « Seigneur, dit le baron au comte, vous passez pour un hérétique, et vous voyez ce qui vous en arrive. Puisqu’il se fait des miracles chez vous, obéissez aux ordres du ciel ; partez, il le faut ; il ne s’en fera pas dans ma baronnie, corbleu ! »

Il dit, et reprit le chemin du château. La procession retournait au couvent, les moines s’arrêtèrent et l’encensèrent, les serfs se mirent à genoux, et le baron traversa la foule en la faisant ranger à coups de bâton.