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des chapelles y répondirent par des gémissemens, et le Christ du village par des larmes véritables.

Le bruit de ces merveilles se répandit dans toute l’Occitanie ; les princes de l’Église ordonnèrent des prières ; on exposa les châsses des bienheureux ; les fidèles accoururent à Lansac en criant : Il faut apaiser le ciel ! Le baron et la belle Gabrielle ne furent pas des derniers. Le père offrit aux moines son bras pour servir la bonne cause, et la fille alla se prosterner aux pieds des autels.

Comme elle priait, une voix sortit du sanctuaire : C’est à toi, s’écria-t-elle, c’est à toi de désarmer le courroux céleste. Au rapide éclat d’une flamme blanche et légère, elle vit la sainte Vierge, l’enfant Jésus dans ses bras, s’avancer et lui sourire ; la flamme disparut ; Gabrielle resta seule dans l’horreur des ténèbres ; ses forces l’avaient