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moi, mais je dois faire connaître les circonstances qui m’ont porté à écrire cet ouvrage.

Réfugié au sein d’un peuple chrétien et religieux, tolérant et hospitalier ; réfugié parmi les protestans des montagnes, avec les veuves et les orphelins des protestans de la plaine, je voyais leurs larmes et j’entendais dans le lointain les rugissemens des barbares qui réclamaient les victimes échappées à leur fureur, et menaçaient le peuple hospitalier. Ils menaçaient vainement ; le Cévenol, d’une main tenant le soc, et de l’autre son épée, invoquant son Roi, priant l’Éternel, mit les proscrits à côté de sa charrue et continua à féconder ses guérets en se préparant aux combats.

À cette odieuse époque à laquelle on a voulu, bien mal à propos[1], compa-

  1. Je ne citerai qu’un fait pour donner une