Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 64 )

à ses injures devant les hommes, par des actes écrits, et devant Dieu, par des prières. Ils priaient en faveur de leur implacable ennemi, comme tout dévot moine en use le matin… et le soir.

Ne pouvant lui faire abjurer l’hérésie, ils résolurent de l’envoyer en Palestine. Si le comte se croisait et mourait pendant la croisade, il était sauvé malgré ses opinions philosophiques. De cette manière on le forçait d’entrer au ciel, comme il est prescrit aux bonnes âmes d’en agir envers les païens : compelle eos intrare. Les bons moines rendaient ainsi le bien pour le mal.

Leurs prières trouvèrent grâce en faveur du mécréant. La volonté du ciel s’expliqua bientôt par des signes non équivoques.