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dit de grands services à l’Église ; l’amour opéra sa conversion.

À l’époque de la croisade, Florestan avait vingt ans, Laurette en avait quinze. Laurette tenait de la nature tous les charmes qui plaisent, toutes les vertus qui font aimer. À la régularité des traits, elle joignait la beauté des formes, l’élégance à la simplicité, et l’on voyait qu’un jour, quand la nature aurait en elle développé tous ses trésors, et qu’une pensée plus profonde, occupant son âme, répandrait sur son visage cette expression de mélancolie, sans laquelle on ne plaît qu’aux yeux, et qui seule donne des chaînes à l’amour ou du sentiment au désir, elle aurait autant de majesté que de grâce ; et que la puissance de ses charmes serait encore plus dans leur action sur le cœur que dans la perfection de leur beauté. Adorée de tous ses entours, chérissant sa famille et ses vassaux, se trouvant toujours des