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heureuse époque d’extirpation, il y avait dans ce pays une certaine résistance aux ordres du doux Jésus, entretenue par l’exemple de certains seigneurs, jaloux du pouvoir de son épouse, notre sainte mère Église, et surtout par l’exemple du comte de Lansac.

Ce seigneur commandait à de riches vassaux, à des serfs nombreux ; ils l’adoraient. Au lieu de les gouverner en tyran capricieux, il les gouvernait en père. Quand il leur infligeait une punition c’était, non pour user du droit de punir, mais pour s’acquitter d’un devoir dont l’accomplissement intéressait le bien-être de ses sujets. Il avait voyagé dans toute l’Europe, pour connaître les mœurs des peuples. Il était revenu dans son château avec une épouse choisie, non parmi les plus nobles, mais parmi les plus aimables. Il avait toujours bravé l’opinion quand le parti qu’elle blâmait lui paraissait le plus sage ou le plus utile ;