Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 46 )

devant leurs pas ; la terre enfantera les moissons : ils n’auront qu’à recueillir.

Ainsi partit la populace chrétienne, dans le plus grand dénûment ; mais il fallait aux nobles des chevaux, des armures, pour eux, pour leurs écuyers, pour leurs hommes d’armes. L’Église donnait le droit de prendre pendant le voyage, mais il fallait acheter ce qui était nécessaire pour se mettre en route. Les nobles engagèrent leurs domaines ; les évêques, les abbés, leur donnèrent, en échange de ces biens, inutiles au salut, tout ce qui pouvait les mettre à même d’aller combattre et mourir saintement, peu d’or, l’or était rare, mais beaucoup de bénédictions.

L’ermite se vit à la tête d’une foule innombrable, chantant les psaumes où le roi-prophète ordonne de massacrer les enfans d’Israël, d’écraser sur la pierre la tête des enfans à la mamelle,