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reuses, d’abord dans le Ciel, et ensuite dans l’Almanach, qui est le nec plus ultra de la gloire des saints.

Ainsi dit le moine ; il vendit Laurette à l’homme de confiance d’Abenzaïd, lieutenant de Soliman. Comme elle entrait dans le sérail, il lui remit un poignard, et lui dit : Allez, nouvelle Judith, chaste et noble héroïne du nouveau peuple de Dieu, allez prendre place aux côtés de cet autre Holopherne. Tuez ou convertissez ; mort ou catholique, c’est la loi et les prophètes[1].

La chaste chrétienne, au lieu d’attendre qu’Abenzaïd fût endormi, lui porta, comme il se mettait auprès d’elle, un coup mal assuré. Ce fut plutôt un avertissement de se défier de sa conquête, qu’une attaque réelle. La main et le

  1. C’est ce que l’on dit à Henri IV, le jour de la Saint-Barthélemy.