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Pour vous émanciper malgré nous, et arracher le fouet des mains de la noblesse, ce fouet tressé pour vous rendre sages et vous forcer à vivre saintement et heureusement, il a fallu je ne sais combien de guerres, de massacres, de révoltes, car nous avons défendu vos intérêts jusqu’au bout. Nous avons guerroyé contre vous ; nous vous avons massacrés sans écouter une fausse pitié ; nous guerroierons, et nous vous massacrerons tant que nous le pourrons pour vous remettre sous la tutelle et sous le joug, c’est-à-dire, pour votre bien. Tout le mal dont vous vous plaignez est arrivé par votre faute. Vous êtes coupables de votre sang répandu par nos mains, à plus forte raison de notre sang répandu par les vôtres. Si vous aviez obéi sans murmurer, nous ne vous aurions pas exterminés, vous n’auriez pas même reçu des coups de fouet. Quand l’esclave est battu, il a tort d’avoir forcé son