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montagnes, et les riches bourgeois méchans ; déclare leur prière, ou requête,

    juifs, les juges qui ne les condamneraient pas.

    Et l’on trouva des juges !…

    Le Parlement de Paris mit en jugement deux protestans échappés de la boucherie de la Saint-Barthélemy, les condamna comme auteurs ou complices de la révolte des protestans dans ce saint jour, et les fit pendre. Opposons aux forfaits de ces barbares, couverts de la toge sénatoriale, la conduite du bourreau de Lyon, qui refusa de tuer les protestans. Les crimes de la magistrature datent de son épuration par Henri II ; depuis lors, la justice ne fut plus qu’un brigandage. Sous François II, il y avait dans chaque Parlement une chambre ardente qui faisait brûler tous les hérétiques qu’elle pouvait trouver. L’inquisiteur Democharès, à Paris, les allait chercher jusque dans les caves. Enfin, et c’est le jésuite Maimbourg qui le dit : « les Parlemens autorisèrent les catholiques à courir sus, aux huguenots, et à les tuer sans miséricorde comme des bêtes féroces, des chiens et des loups enragés. » Les derniers jours des Parlemens furent marqués, à Paris, par le supplice de Labarre ; à Toulouse, par celui de Calas.