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ces dignes représentans du souverain, envoie prier les juges d’Alais, fameux dans tous les pays, de venir l’aider de leurs lumières.

La justice d’Alais (b) fit son entrée à Nîmes, aux acclamations générales, conduite par son chef, qui n’avait pas autant d’esprit qu’il était gros, et suivie d’une horde de prétendus avocats et procureurs.

On plaida. Le moine et ses avocats pérorèrent longuement. On ôta la parole aux vilains : il est dangereux de laisser parler les hérétiques ; d’ailleurs, devant des juges épurés, les coupables ne sont-ils pas jugés d’avance ? Les raisonnemens peuvent-ils faire que le mensonge soit la vérité ? Point de raisonnemens ni de raisonneurs ; ainsi pensait la justice d’Alais.

Messieurs, dit le substitut, vous me

  1. (b) Ville du département du Gard.