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Ils le sont… À ces mots, ils courent sur les hérétiques, les frappent, les tuent ; enfoncent les maisons, les brûlent ou les démolisent ; désenterrent les morts, jettent leurs cendres à la voirie ; fouettent les femmes avec des battoirs armés de clous (a), et chantent le Te Deum, accompagné des cris de vive, vive le comte de Toulouse ! En même temps ils demandent aussi justice des hérétiques. La justice de Nîmes arrive avec les officiers du comte de Toulouse ; ceux-ci font emprisonner les hérétiques, et celle-là, après avoir applaudi au zèle de

  1. (a) On ignore si c’est par instinct seulement, ou par imitation des merveilles contenues dans notre Chronique, que les braves Nîmois de 1815 traitent ainsi les protestans. Il y a même du perfectionnement dans le procédé ; car les défenseurs de l’autel et du trône, quand ils ont envoyé un hérétique en enfer, se prennent par la main, hommes et femmes, font le branle et dansent autour du cadavre, en criant vive le Roi ! et en plein jour.