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ma qualité de moine, je suis au nombre des apôtres ou des conviés, je suis de la compagnie de Jésus ; et puisque vous n’avez pas voulu entrer volontairement, je vais vous battre pour vous forcer d’entrer, et jusqu’à ce que vous soyez bien entré. »

Il dit, et fustige le vilain. Le vilain crie, pleure, blasphême ; ces blasphêmes troublent le bon moine, il oublie le nombre des coups donnés ; il recommence crainte d’erreur. Enfin la pénitence est accomplie, le vilain a perdu connaissance, mais son âme est sauvée. On l’a forcé d’entrer, et nos pélerins eux-mêmes sont rentrés dans leur pureté primitive.

Laurette se voyait pourtant avec peine obligée de poursuivre sa route à pied. Son compagnon la remonta sur l’âne, se mit sur la mule, et ils détalèrent emmenant la mule et l’âne, au grand étonnement de Laurette.