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à tous les lieux publics où Satan attire les hommes par l’appât des plaisirs défendus. Ces théologiens feindraient de participer aux erreurs des misérables débauchés ; mais soudain, faisant volte-face dans les momens opportuns, ils rappelleraient les égarés dans la bonne voie. Ainsi, par exemple, un pauvre ivrogne serait sauvé au bord de l’abîme ; il sortirait plus chrétien que jamais d’un lieu de perdition, et le diable serait pris dans ses propres filets. Je prouverai par mon exemple la bonté de mon projet. Nous allons en Musulmanie ; je veux m’y faire théologien du sérail, pour convertir ces pauvres sultanes et les dégoûter de la polygamie. »

Hélas ! la fin du discours du moine prouve le désordre de ses pensées. Satan avait versé ses poisons dans le flacon de Chypre, tout l’enfer était entré dans le corps du saint homme : il prit Laurette