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murmure. D’autres fois Satan volait au-devant d’eux sous la forme d’un farfadet, le moine aspergeait les airs d’eau bénite ; ils avançaient…, et voyaient les doux rayons de la lune errans au gré du feuillage agité par les zéphirs, sur la route couverte par des berceaux de verdure.

Ainsi le démon changeait la forme de tous les objets ; le moine remettait tout dans l’ordre ; bientôt la pélerine, imitant son directeur, changea en rocher un énorme géant qui leur barrait le passage d’une rivière. Ce géant, c’est-à-dire Satan, devint barque ; pour cette fois, ne se doutant pas de la ruse, ils entrèrent dans la barque et firent naufrage ; la barque s’enfonça ; le moine eut le bonheur de mettre sur ses épaules Laurette et le bissac, et de les sauver à la nage.

Le bissac contenait une robe de rechange : Laurette la mit ; le malin s’attendait à quelque gros péché, causé