Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 108 )

la pitié du chrétien. — Dieu le veut ! lui répond-il en levant le glaive, ce mouvement dérange son casque ; le visage du héros est à découvert, et la suppliante s’écrie : Florestan !… Il regarde… il voit les traits de Laurette, de sa sœur bien-aimée ; il la voit et ne la reconnaît pas. Cependant ces traits chéris troublent son cœur ; mais son bras est levé, mais sa haine pour les infidèles lui fait attribuer aux ruses du démon cette ressemblance d’une idolâtre avec sa sœur, et son bras, décidé par le désir de punir les malices de l’ennemi du genre humain, agite le fer vengeur ; le fer tombe sur le groupe idolâtre, tandis que le héros, détournant la tête, s’écrie en versant une larme : Dieu le veut !

La surprise avait dérangé son bras ; au lieu de frapper la mère, il fendit la tête à deux des enfans. Poursuivi par l’image de sa sœur, il voulut fuir, heurta du pied contre les cadavres, et tomba