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5o  Ceux qui ne sont ni conservateurs ni destructeurs ;

6o  Ceux qui correspondent aux rapports entre les actions réciproques.

Chacune de ces six classes est divisée par l’auteur en sous-classes et en ordres dont le résumé est présenté dans un très grand nombre de tableaux que nous ne pouvons reproduire ici. Nous nous bornerons à dire que dans le détail presque infini de cette classification, l’auteur montre une grande subtilité d’analyse et un vif sentiment des nuances les plus délicates entre les sentiments.

E. Montgomery. L’objet de la connaissance. Toutes les écoles sont aujourd’hui d’accord pour partir des données de ta conscience individuelle comme étant seules immédiatement connaissables. Mais qu’y-a-il, sous tous les événements qui nous entourent et qui constituent le monde ? Le transcendantaliste répond : L’essence de notre être consiste en un sujet spirituel qui, par son autonomie, tisse la trame toujours changeante des phénomènes. Le naturaliste répond Le vrai sujet, c’est notre organisation vivante qui, par ses rapports avec le monde, nous le révèle. — D’après l’auteur, le « vrai mystère est dans le pouvoir inscrutable qui nous apparaît comme un être organisé manifestant les merveilleuses propriétés de la vie mais c’est évidemment la coopération harmonieuse du milieu qui soutient cette organisation et lui fournit l’objet de ses réalisations mentales. »

Havelock Ellis. La dernière pensée de Hinton. On considère en général Hinton comme un métaphysicien original, profonde un peu obscur, une sorte de prédicateur du nirvâna. Cette conception répond en effet à ses deux ouvrages les mieux connus ; Men and his dwelling-place et The Mystery of Pain ; mais ces livres ne représentent qu’une partie de son œuvre. Entre beaucoup d’autres, il faut citer son Autobiographie qui peut être comparée aux « Confessions » de St-Augustin et à celles de Rousseau. — Hinton a peut-être indiqué d’un seul mot sa position philosophique en disant : « Le positivisme porte dans son sein un nouveau platonisme ». Son but c’était une nouvelle synthèse des éléments discordants de la pensée moderne, un long effort pour mettre en harmonie les résultats obtenus par là science (c’est-à-dire par les sens et l’intelligence) avec les émotions morales et religieuses. On a appelé souvent Hinton un mystique et cette dénomination paraît exacte. L’auteur croit qu’il appartenait à la classe de ces hommes de la Renaissance (Piero della Francesca, Boticelli, Ftlippino Lippi) qui unissaient la science à la dévotion et à l’audace et faisaient un singulier mélange du christianisme et de la libre pensée.

Recherches et Discussions. Libre arbitre : observations et inférences, par F. Galton. (Nous devons entendre le mot spontanéité dans le même sens qu’un savant entend le mot chance (hasard). Par ce terme, il affirme son ignorance des causes précises d’un événement, mais il ne nie pas la possibilité de la déterminer.) — Hallucinations visuelles dans l’hypnotisme, par A. Binet. — Régénération des parties perdues chez les animaux, par d’Arcy Thompson. — Qu’est-ce