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logiques, mythologiques et historiques de Hild, de d’Eichtal, que l’auteur de cet article se fonde pour chercher dans Xénophon, et dans Xénophon seulement, les passages relatifs au δαίμων ou δαιμόνιον de Socrate, le vrai sens du mot démon dans la littérature et la philosophie grecques et la signification propre qui lui est attribuée par Socrate, mais que Platon a certainement mal interprétée et même défigurée. Le démon de Socrate exprime seulement, selon Morselli, d’accord avec Hild, d’Eichtal, Decharme, et jusqu’à un certain point Fouillée, l’idée socratique de la Providence, c’est-à-dire d’une divinité présente partout, initiée à toutes les pensées des hommes et les initiant aux siennes dans la mesure de leurs besoins, par la voie de la divination et de l’inspiration mystique. Que Socrate, dans ces conditions de son système et de son rôle philosophique, ne se crût un privilégié de la divinité qui recevait des grâces et des communications spéciales du ciel, cela n’est pas à nier. Socrate d’ailleurs, mystique, et exalté comme tous les mystiques, comme tous ceux qui s’arrêtent trop longtemps dans la contemplation intime des phénomènes de conscience, put être illusionné, mais non pas halluciné, dans le sens psycho-pathologique du mot. L’interprétation du célèbre historien de la philosophie grecque, de Zeller, se rapproche de celle qu’E. Morselli a développée dans le présent article.

Revue analytique. — Leçons d’embryogénie humaine et comparée des vertébrés, par G. Romiti, première partie, série 1881. 4 vol.  de 212 pp.  Cette première partie du travail important de G. Romiti contient un court chapitre (pp. 6-26) qui peut intéresser spécialement les philosophes : c’est une revue historique qui rappelle plus d’une fois les liens étroits qui ont existé entre la philosophie et les théories de la génération. — Emancipation économique des classes ouvrières, par A. Zorli, Bolognel. Zanichelli. 1881.


Rassegna Critica di opere filosofiche, scientifiche e letterarie.
Avril-Septembre 1882.

E. Ferri. L’hérédité psychologique de Th. Ribot. E. Ferri déclare que la suppression des causes dans la seconde édition de l’Hérédité psychologique, moins volumineuse que la première, est un fait assez rare, et qui marque un tempérament vraiment positif. Plus porté que M. Ribot à se prononcer décidément, au nom de l’évolution, pour ou contre telle question, comme le libre arbitre ou les limites de l’éducation, qui touche de plus ou moins près à la question de l’hérédité, E. Ferri apprécie cependant la modération éminemment scientifique de l’auteur. Il félicite M. Ribot d’avoir pour la première fois donné une étude si complète et si originale sur une question qui rentre par tant de côtés dans les plus graves problèmes de la morale et de la sociologie.