à des raisonnements, — à titre de simple hypothèse ; et si l’on demande pourquoi nous attribuons à la logique des sentiments plutôt qu’à l’autre certains raisonnements inconscients, la seule réponse c’est que leur caractère affectif paraît révélé par leurs résultats.
I. Les conversions. Ce travail n’a pas pour but la psychologie des conversions religieuses. Elle a été faite récemment, en détail et d’après des documents nombreux qui nous instruisent sur leurs causes, leur mode d’évolution, leur durée, leurs conséquences temporaires ou définitives. On a montré qu’elles se produisent de deux manières : l’une est lente, avec des progrès et des reculs jusqu’à la consommation finale ; l’autre est brusque, soudaine, semblable à une crise ou à une éruption ; elle a une date et semble transformer l’homme en un clin d’œil, On trouvera des exemples très nets de l’un et l’autre cas dans les livres de psychologie religieuse[1]. Quoiqu’il soit bien difficile au converti, même le plus sincère, de pouvoir affirmer sans erreur que sa crise libératrice n’a eu aucun antécédent et que cela soit peu vraisemblable, on doit pourtant admettre à titre de fait ces deux formes bien tranchées. Mais dans les conversions religieuses ou autres, nous n’avons qu’un seul point à étudier : c’est le travail de la conscience subliminale analogue, par hypothèse, à un travail logique.
- ↑ Je renvoie aux deux importantes études de J. H. Leuba dans American Journal of Psychology, l. VII, 1890, et de W. James : The Varieties of religions experience, 1902, p. 149 à 183.