conscience que par des résultats. Évidemment, le raisonnement, s’il existe, appartient à cette dernière catégorie ; mais ceci ne nous apprend rien sur sa nature.
En ce qui concerne la nature de l’inconscient, on trouve dans la psychologie actuelle deux hypothèses principales qui sont l’une et l’autre passibles des objections les plus graves[1] et ne résolvent rien. Pour les uns, l’activité inconsciente est purement cérébrale ; le facteur psychique, qui ordinairement accompagne le travail des centres nerveux, est absent. Pour les autres, il existe dans la même personne, sans connexion réciproque, plusieurs courants de conscience dont un seul est connu actuellement ; les autres, quoiqu’ils se déroulent obscurément, ne changent pas de nature pour cela et ils restent, dans leur fond, psychiques.
Pour la théorie psychologique, l’explication de notre cas ne présente pas trop de difficultés, puisqu’elle admet que le jugement et le raisonnement, qu’ils soient conscients, subconscients ou inconscients, restent identiques, sauf une différence de degré dans la clarté de la représentation.
Pour la théorie physiologique, l’explication est plus embarrassante. Nous ne savons absolument rien du mécanisme cérébral qui correspond aux états de conscience appelés jugements et raisonnements. Dans ces derniers temps, en s’appuyant sur des recherches expéri-
- ↑ Pour plus de détails sur cette question, je renvoie à mon Essai sur l’imagination créatrice, p. 283 et suiv.