physiques, instinctifs, impulsifs, par un travail d’élimination et d’abstraction analogue à celui qui des sensations fait sortir les concepts ; lorsqu’il s’est « idéalisé alors le raisonnement passionnel disparaît pour faire place à un raisonnement demi-affectif, demi-intellectuel que j’appelle mixte, Nous y reviendrons dans la suite de ce chapitre et si je l’introduis ici par avance, c’est pour compléter l’étude de la logique dans l’amour. ་ Je choisis comme exemple l’amour chevaleresque, son code et ses coutumes. C’est une institution, une organisation où tout est déduit de la nature d’un sentiment fondamental qui règle les dispositions intérieures et les actes appropriés. Je néglige les détails pour mettre en relief la texture logique.
D’abord un axiome fondamental : « L’amour est le principe de toute gloire et de toute vertu. » C’est un impératif catégorique. — Il est clair que ceci est un jugement de valeur, subjectif, valable pour le chevalier de l’Ordre, nul pour les autres.
De là on déduit que « le véritable amour est impossible dans le mariage » et on décide « qu’une femme perd son amant en le prenant pour mari ». Ceci est la conséquence logique du principe que l’amour doit être pur de toute préoccupation sexuelle. Ce jugement de valeur a de plus des raisons historiques : le mariage dans la noblesse étant un traité de paix, une alliance politique entre deux familles seigneuriales, ou une acquisition de biens, ne peut être un moyen d’élévation morale ; il est