de négations, c’est-à-dire de jugements à marque affective qui attribuent à l’objet aimé toutes les qualités agréables, éliminent ou atténuent les laideurs et les défauts. La conclusion le pose comme un être idéal et parfait.
Le doute qui interrompt momentanément la cristallisation et renaît souvent, « car il y a toujours un petit doute à calmer ». Je n’examinerai pas si, comme le soutiennent quelques logiciens contemporains, le doute est un état de sentiment (Gefühl). Il consiste essentiellement dans un conflit entre deux tendances de la pensée, incompatibles on antagonistes, sans conciliation possible, en une succession de jugement affirmatifs et négatifs sur le même sujet ; sans qu’aucune conclusion puisse en sortir. Tandis que la certitude est un repos, le doute est une position instable, une lutte, un état d’agitation avec la conscience d’une activité dépensée vainement sommé, un état pénible ; mais ce sentiment n’est que l’effet du conflit intellectuel. Il marque l’entrée en scène de la logique rationnelle qui peut affaiblir et même anéantir l’autre logique. Si le doute ne prévaut pas l’amour traverse une nouvelle étape :
La seconde cristallisation. Elle est ordinairement la plus forte, mais ressemble à la première quant au mécanisme qui la produit. Remarquons en passant que ce procédé n’est pas propre à l’amour ; il est au fond de toutes les passions à incubation lente.
3o Terminons par la forme intellectualisée. Lorsque l’amour s’est allégé, autant qu’il peut, de ses éléments