ques troubles sensoriels, moteurs, vasculaires, viscéraux, sécrétoires. Symptômes psychiques : la peur, la honte, l’aboulie et l’inhibition des actes, l’absence de présence d’esprit et ce caractère propre, qu’elle ne se manifeste que d’homme à homme et par conséquent sous une forme sociale. D’un mot, elle est une « hyperesthésie affective » (Hartenberg). Tel est le point de départ, équivalant à la prémisse majeure ou à la proposition générale dans la logique rationnelle.
Sur ce fondement, le raisonnement s’édifie. Cette disposition primaire, cette matière affective est transformée par une accumulation de jugements de valeur, par une appréciation subjective des hommes et des événements. C’est la transformation de la a timidité brute et spontanée en une timidité réfléchie et systématique ». La démarche de l’esprit, plutôt irrationnelle, procède surtout par intuition. J’emprunte à Dugas (ouv. cité, p. 86 et suiv.) une fine analyse de cette intuition des timides, propre à nous faire comprendre la nature de leurs raisonnements. « L’excès de sensibilité développe en lui [le timide] une clairvoyance aiguë… Sa perspicacité est d’ailleurs très spéciale. Elle se fonde sur des indices, non sur des preuves ; elle est faite d’impressions non de jugements ; elle est sûre d’elle-même, mais ne se discute point, ne se justifie point… Elle est l’intuition ou plutôt l’interprétation rapide des mouvements spontanés, des
timidité ; étude psychologique et morale (Paris, F. Alcan, 1808) ; et D’Hartenberg, Les timides et la timidité. In-8o (Paris, F. Alcan, 1901).