De ces formules auxquelles on pourrait en ajouter d’autres, trop souvent dépourvues de clarté, se dégage une conception presque identique : la seule différence, c’est que les uns inclinent dans le sens affectif pur ; les autres dans le sens dynamique (besoins, tendances, désirs), ce qui rapproche le jugement de valeur de la volition.
On peut aller plus loin. Puisque l’analyse des valeurs nous conduit aux manifestations les plus générales et les plus élémentaires de la vie psycho-organique, il est naturel de chercher son origine dans la biologie. C’est la thèse soutenue par Eisler. Pour lui, la notion de valeur est toute subjective, et l’objectiver « c’est commettre la faute de ceux qui objectivent la force : le concept de valeur est un simple auxiliaire de la description totale… L’explication vraie est celle qui ramène les valeurs aux fonctions génériques de l’activité vitale, c’est-à-dire au mode constant de réaction des éléments ultimes, aux processus élémentaires, qui finalement les déduit du principe de la conservation organique, entendu non au sens métaphysique, mais au sens empirique de l’oscillation autour d’un état d’équilibre parfait. » … « L’intelligence n’est pas créatrice de valeurs, elle ne fait que reconnaître les valeurs existantes, lesquelles sont biologiques en leur fond. » Quoique Eisler s’intéresse surtout aux phénomènes esthétiques, il serait facile de généraliser son hypothèse explicative et de la concevoir comme il suit instinct de la conservation, c’est-à-dire de l’équi-