ramenée à l’utilité, et l’utilité à la satisfaction des besoins et des désirs de l’homme ; le principe de la valeur est donc pour lui nettement psychologique, et cette conception subjective longtemps négligée par les économistes a repris faveur dans ces derniers temps. Taine et Guyau lui ont fait une place dans leurs études esthétiques ; mais le grand propagateur du mot et de la chose est Nietzsche, soit qu’il veuille établir une « table des valeurs », ou rétablir « l’équation aristocratique des valeurs », ou stigmatiser « les valeurs de décadence », ou bien refaire en sens inverse le travail des moralistes et des prêtres, en opérant une transmutation de toutes les valeurs (Umwerthung aller Werthe) ou célébrer les forts qui créent des valeurs ». Tandis que l’auteur de Zarathoustṛa jetait avec éclat ses idées dans le grand public, d’autres travaux d’allure plus scientifique se poursuivaient en Allemagne, surtout en Autriche, avec Ehrenfels, Kreibig, Meinong, Eisler, Colin, etc. ; en Amérique avec Urban : en France, je ne vois à citer que Tarde et ses théories sur le rôle capital de la croyance et du désir[1].
Outre ces études spéciales, il faut mentionner les tra-
- ↑ J’indique le titre des principaux ouvrages utiles à consulter sur cette question Ehrenfeis, System der Werththeorie, 2 vol., 1897-1898, Leipzig, Reisland ; Meinong, Psychologisch-ethische Untersuchungen zur Wert-Theorie, 1804 ; Graz ; Kreibig, Psychologische Grundlegung eines Systems der Wert-Theorie, Wien, 1892 ; Eisier, Studien zur Wert-Theorie, Leipzig, 1902 ; Colin, Beiträge zur Lehre von Wertungen, ap. Zeit, f. Philos., Bd. 110, p. 120 ; Witasek, ap. Archiv f. system, Philosophie, Bd. 8, Heft 2, 1902 ; Urban, Psychological Review (mai et juillet 1901), et article Value dans le Dictionary de Baldwin ; Tarde, Logique sociale et Psychologie économique, etc.