sentations plus ou moins schématiques : ainsi l’image vague d’un homme comme substitut de tous les hommes ; 4o des états de conscience concrets, des perceptions ; par exemple, quand de l’acte d’une personne nous jugeons son caractère ou inversement. — À la vérité, quelques psychologues ont soutenu qu’aucun état intellectuel quel qu’il soit n’est complètement dénué d’un accompagnement affectif. Inutile de discuter cette assertion théorique dont l’examen serait trop long. Même en l’admettant, cet élément émotionnel serait si faible pour les formes les plus hautes de l’abstraction qu’on pourrait, dans la pratique, le négliger sans aucun risque d’erreur.
Au contraire, dans les concepts ou jugements que nous appelons affectifs, la représentation est un élément secondaire dont le seul rôle est de servir de substratum à l’état de conscience, de le fixer, de donner à la fluidité du sentiment une forme concrète, et, pour ainsi dire, de le coaguler. Dans ce composé binaire, dans ce couple représentatif-affectif, quoique ce dernier élément soit le principal par définition, l’expérience montre que sa prédominance peut varier de la simple tendance qui sollicite à peine la conclusion à l’entraînement aveugle qui l’impose, D’où ce résultat anticipé dont nous aurons la preuve : entre la logique des sentiments et la logique de la raison, il n’y a pas de séparation naturelle. Certains cas sont également assignables à l’une ou à l’autre. Si l’on opte, c’est arbitrairement, n’ayant aucun instrument de mesure pour peser et comparer les deux éléments coopérants.