plus ou moins longues de représentations, simples ou complexes, concrètes ou abstraites. À mon avis, cette troisième forme résume, au moins pour la plus grande part, ce que la psychologie des facultés signalait sous la dénomination vague « d’influence de la sensibilité sur l’intelligence ».
Toutefois, cette influence qui est quelquefois une impérieuse maîtrise, se produit sous deux formes que beaucoup de psychologues contemporains ont trop souvent confondues.
L’une, inférieure, est la simple association d’idées à base affective, évoquée et maintenue par une tendance, une émotion ou une passion : nous venons d’en parler.
L’autre, supérieure, suppose l’association, mais la dépasse. La disposition affective ne laisse plus la liaison des états de conscience se produire librement et comme au hasard ; elle pratique un choix, elle vise un but conscient ou inconscient, néglige ou supprime tout ce qui l’en détourne ; c’est le raisonnement affectif ou émotionnel, qui fera l’objet de cette étude.
Plusieurs auteurs ont parlé de « la Logique des sentiments » (A. Comte, Stuart Mill et quelques contemporains), mais je n’en connais aucun qui ait tenté de traiter, même sommairement, cette obscure question. J’avoue que je ne l’aborde pas sans défiance et que je ne présente ce travail que comme une ébauche et un essai.
Tout d’abord, affirmer une logique extra-rationnelle n’est-ce pas un paradoxe qui doit révolter les logiciens ?