nisme de la pensée raisonnante change en passant de l’une à l’autre. Dans le premier cas, il y a une altération directe du raisonnement, et les causes sont intellectuelles. Dans le second cas, l’erreur est produite indirectement, par des influences d’origine affective.
Cette différence a été signalée par Stuart Mill (Système de Logique, liv. I, chap. v). Les sources de l’erreur, dit-il, sont de deux sortes : intellectuelles, morales, « Ces dernières ne rentrent pas dans le sujet de cet ouvrage. » Il indique comme principales a les « inclinations. », dont l’effet le plus commun est de nous influencer dans le sens de nos désirs ou de nos craintes. Les causes morales des opinions, quoique les plus puissantes de toutes chez la plupart des hommes, ne sont que des causes éloignées ; elles n’agissent pas directement, mais par l’intermédiaire des causes intellectuelles, elles sont prédisposantes. » Malgré cette déclaration éliminatoire, Mill, sous le titre de sophismes a priori et de non-observation, donne des exemples de raisonnements vicieux dont l’origine affective est évidente.
Bain (Logique : Induction, VI, chap. iii) prend une attitude plus nette et plus correcte. Il critique son devancier qui, sous le nom de sophismes, étudie en réalité certaines tendances fallacieuses de l’esprit, des causes génératrices d’erreur ; « or, l’œuvre du logicien est d’empêcher ou de corriger les erreurs, non de montrer comment elles naissent des imperfections de la nature humaine : cela n’appartient ni à l’étude de la déduction, ni à celle