livrant mon cœur à la force de son amour. Il me fit reposer longtemps sur sa divine poitrine où il me découvrit les merveilles de son amour et les secrets inexplicables de son sacré cœur qu’il m’avait toujours caché jusqu’alors qu’il me l’ouvrit pour la première fois. » Suit une description du cœur divin plus brillant que le soleil, etc. Dans la seconde : « Il me demanda mon cœur lequel je le suppliai de prendre, ce qu’il fit et le mit dans le sien adorable, dans lequel il me le fit voir comme un petit atome qui se consumait dans cette ardente fournaise. Puis l’en retirant, il le remit dans le lieu où il l’avait pris en me disant : voilà, ma bien-aimée, un gage précieux de mon amour… Jusqu’ici tu n’as pris que le nom de mon esclave, désormais tu t’appelleras la disciple bien-aimée… » Je fais remarquer que cet échange de cœur se rencontre antérieurement chez plusieurs femmes mystiques qu’on pourrait nommer. Est-ce une tradition ou bien chacune l’a-t-elle inventé pour sa part, par l’effet d’une même disposition passionnée ?
J’omets beaucoup d’autres détails : le nom de Jésus gravé sur son cœur à l’aide d’un canif ; le sang de la blessure lui servant à parachever et signer son testament, etc. Je me borne aux seuls documents psychologiques.
Évidemment, pour qui écarte toute intervention surnaturelle, cette vie est un poème vécu, un pou étroit et monotone, où l’invention est assez faible, mais fait presque tout entier de matière émotionnelle, Œuvre d’un personnage unique qui se dédouble et s’objective dans son