passant — un cas bien net de l’état nommé « plaisir de la douleur ». Je prie le lecteur de noter avec soin la progression ascendante de ce roman mystique.
Dès l’âge de six ans « tout son bonheur était de passer des heures en prière. Jésus lui apparaissait, et elle ne s’en étonnait pas, sous la figure d’un Crucifié ou d’un Ecce Homo ».
Bien plus tard, elle entre au couvent, non sans luttes, Novice, son unique pensée était de savoir comment elle pourrait se crucifier assez pour celui qui s’était laissé crucifier pour elle. Elle sentit s’allumer un si ardent désir de souffrir qu’elle n’en avait plus de repos ».
Le jour de sa prise d’habit, « mon divin Maître me fit voir que c’était là le temps de nos fiançailles, et qu’à la façon des amants les plus passionnés, il me ferait goûter ce qu’il y avait de plus doux dans la suavité des caresses de son amour. Et en effet elles furent si excessives qu’elles me mettaient souvent hors de moi-même et me rendaient incapable d’agir. »
Enfin elle prononce ses vœux. Alors le Seigneur lui apparut et lui dit : « Jusqu’ici je n’étais que ton fiancé, à partir de ce jour, je veux être ton époux, » Il lui promit de la traiter comme une épouse et il commença à le faire d’une manière que je me sens impuissante à exprimer et dont je dirai seulement qu’il me parlait et me traitait comme une épouse du Thabor ».
Puis viennent ses grandes révélations. Dans la première, elle dit : « … Je m’abandonnai à ce divin esprit,