Plus tard, à la puberté, un nouveau facteur s’ajoute, tout à fait différent par ses conditions physiologiques et par sa fin naturelle. Son action, quoique inconsciente, est indéniable. Ici se posent des problèmes beaucoup trop délicats et complexes pour qu’on puisse les traiter en passant ; mais je pense que la psychologie des auteurs qui réduisent tout à un érotisme dévié est beaucoup trop simpliste et nullement applicable à tous les cas. Sans insister sur ce point dont la discussion approfondie serait trop longue, nous avons dès maintenant les éléments d’un petit roman d’amour, assez grêle, d’une nature spéciale, mais foncièrement affectif. L’examen d’un cas particulier éclaircira les généralités qui précèdent.
Je choisis une mystique du xviie siècle dont on a tiré depuis un grand parti, avec des visées très différentes des nôtres Marguerite-Marie Alacoque. Elle convient par sa simplicité même. Je ne crois pas que jusqu’ici un seul psychologue s’en soit occupé avec suite[1] : l’exemple classique est toujours sainte Thérèse qui est, il faut l’avouer, d’une bien plus haute envergure.
On peut, chez Marguerite-Marie, suivre le développement et les étapes de son rêve enchanteur, au milieu de multiples souffrances, car elle est — remarquons-le en
- ↑ Les documents historiques et psychologiques ne manquent pas. Outre son « Mémoire », deux évêques ont écrit sa biographie : Mgr Languet (de l’Académie française) au xviiie siècle ; Mgr Bougaud récemment. Les citations sont empruntées à la 10e édition de sa Vie de la bienheureuse Marguerite-Marie. Parls, Poussielgue, 1900, Consulter principalement les pages 141, 156-159, 232-242 et suiv., 295, 250, 311, 324. Les chapitres vi e, vii e et ix e sont les plus intéressants pour sa psychiologie.